Résumé :
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[...]à la suite des nombreuses voix qui se sont déjà exprimées sur le sujet, en des sens divers, les discussions se poursuivront encore quant à la nature de la médecine : science, science appliquée, technique, savoir-faire, savoir-être, art ? Ou plus probablement un harmonieux mélange de tout cela ? L'esprit humain qui aime établir des catégories, a du mal avec ce qui relève du mixte ou de l'entre-deux. La médecine a pour vocation première de venir en aide aux personnes malades. Née sur une ambition rationnelle, elle n'a pu, au cours des siècles, et ne pourra pas davantage dans l'avenir, évacuer la part de discours mythique attaché à la maladie.Son affiliation à la science ne pourra pas éliminer le savoir-faire clinique. Sa rigueur dans l'élaboration d'un savoir objectif et général restera impuissante à annuler la subjectivité tant du malade que du médecin. L'expertise et la compétence ne pourront effacer le souci de l'humain et de sa souffrance. C'est en veillant à maintenir sa double voix, telle que préconisée par Henri Ey, que la médecine pourra éviter un des pièges majeurs qui la guette aujourd'hui, celui de verser dans un scientisme déshumanisant.
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