Résumé :
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À l’ère de la médecine de précision, l’idée, datant de 2003, d’un même comprimé pour tous, en prévention primaire cardiovasculaire à partir de 55 ans, peut paraître une provocation. Pourtant, la proposition était séduisante et simple. Mais, après vingt ans de spéculations et de débats passionnés plutôt que d’études irréfutables démontrant sa pertinence et son intérêt clinique, force est de constater que les espoirs qu’avait suscités la polypill ne sont toujours pas formellement concrétisés, tandis que sont remis en cause tous les avantages dont elle était créditée et que sa sécurité d’emploi fait l’objet de réserves constantes, si l’on considère que sa cible est une population de sujets asymptomatiques présumés sains. Il est difficile de prévoir l’avenir de la polypill, sauf à constater que certains de ses partisans, dans le cadre d’une fuite en avant, vont jusqu’à la proposer comme un médicament d’automédication.
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