Résumé :
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L’étude compare les réponses d’élèves français et espagnols à un même test sur la notion de sujet en fin de scolarité obligatoire. Interrogés sur les critères définitoires qu’ils mobilisent, les élèves doivent repérer le sujet dans des énoncés qui s’éloignent progressivement de la séquence prototypique : nom animé en position initiale précédant immédiatement le verbe. Notre objectif est d’interroger la manière dont les élèves du cycle 4 se représentent et conceptualisent ce savoir appris et supposé acquis depuis la fin du cycle 3 et de déterminer la tension entre la nature de la connaissance grammaticale qu’on exige des élèves, en fonction des attendus des programmes, et la conceptualisation de ces savoirs. La comparaison fait apparaitre que des élèves scolarisés dans des cultures grammaticales différentes se distinguent dans certaines de leurs réponses, mais se rejoignent dans leurs raisonnements. La tradition espagnole aborde le sujet dans sa relation au prédicat et la française dans sa relation au verbe. Pourtant les conceptualisations des élèves apparaissent relativement autonomes au regard de l’enseignement reçu : les raisonnements traduisant une lecture sémantico-référentielle prédominent encore, les critères morphosyntaxiques restent sous-exploités tandis que, par l’emploi du terme d’importance, les élèves signalent leur sensibilité à l’organisation thématique pourtant non enseignée.
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