Résumé :
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Le travail en équipe est défini par la multidisciplinarité : il regroupe des personnes de catégories socioprofessionnelles, formations et origines différentes, réunies pour atteindre un objectif commun. Nous questionnons dans cet article la notion du « faire-équipe » dans le domaine de la recherche en sciences de la vie et de la santé, domaine ayant subi de profonds changements au cours des dernières années. En effet, la diminution des ressources financières récurrentes, les pressions à la productivité, la précarisation de l’emploi et les échéances à court terme réduisant les délais d’exécution des tâches interviennent à un moment où les institutions de recherche insistent sur la valorisation des travaux effectués ; introduisant une forme d’injonction contradictoire. Dans ce contexte, la place de chacun au sein de l’équipe (responsabilités, prérogatives), les aspirations professionnelles (engagement, reconnaissance/visibilité, projection dans l’avenir) et la qualité des interactions humaines (confiance, solidarité, échanges) apparaissent déstabilisées et mouvantes, affectant le sens même du métier de chercheur. Nous proposons une vision éthique du « faire-équipe » qui pourrait permettre de retrouver le partage de visions convergentes au sein de l’équipe de recherche en limitant les effets néfastes résultant des processus organisationnels actuels. En redonnant du sens au travail mené par chacun des membres de l’équipe, une réflexion éthique sur le « faire-équipe » suscitera un mode de fonctionnement plus harmonieux de la recherche dans le domaine des sciences de la vie et de la santé.
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