Résumé :
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La pandémie de COVID-19 a entraîné la mise en place d’un certain nombre de mesures sanitaires entrant dans le champ de la théorie dite « des circonstances exceptionnelles ». Dans ce contexte, nombre de questionnements éthiques se sont posés, de façon récurrente, aux professionnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Comment, en effet, protéger la vie de nos aînés tout en garantissant l’exercice de leurs droits et libertés ? Au-delà de l’exercice complexe de conciliation de la liberté et de la sécurité, répondre à l’exigence conséquentialiste attachée au principe de proportionnalité s’est imposé dans le traitement de la crise sanitaire. Afin d’introduire de la justice dans les politiques publiques, la recherche d’un équilibre, entre santé publique et « santé institutionnelle », a nécessité l’adoption d’un point de vue plus large, dont rend compte cette réflexion phénoménologique. Porter une lumière sur les conséquences du bouleversement institutionnel et psychosocial, vécu de confinements en déconfinements, implique en ce sens de prendre la mesure de la déchirure du tissu internarratif et du champ des capabilités brutalement réduit à peau de chagrin. L’éloignement des solidarités de proximité ou bien encore la fragilité ontologique sont mises en perspectives avec l’atteinte observée du chez soi à l’aune de l’état d’exception.
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