Résumé :
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Femmes pompiers ou médecins, cadres d'entreprise, magistrates, conductrices de bus ou de camions, peintres en bâtiment ou carreleuses... mais aussi hommes sages-femmes ou caissiers de supermarché, infirmiers, assistants sociaux ou instituteurs en école maternelle : autant d'exemples de l'avancée en mixité dans des bastions longtemps monosexués. La mixité n'est donc pas seulement une question de co-présence de femmes et d'hommes dans différents espaces sociaux. Elle se traduit aussi par la fin de l'exclusivisme de genre attaché à certains métiers. Il est certes important d'en prendre la mesure précise, statistiques à l'appui, mais une évaluation chiffrée ne saurait suffire pour comprendre ce qui se joue dans ces situations atypiques. Le même métier est rarement exercé dans les mêmes conditions, de travail, de rémunération, de promotion selon qu'il l'est par un homme ou par une femme. Des travaux qualitatifs fins et diversifiés, tels ceux qui sont présentés dans cet ouvrage, permettent d'observer par le menu ce qui se transforme, ce qui résiste, ce qui se recompose, dans le but de saisir le sens des logiques sociales complexes qui sont à l'œuvre. Parler d'inversion du genre à propos de ces situations et positions non traditionnelles, c'est donc moins décrire une situation que poser la question de savoir dans quelle mesure l'inversion des positions sexuées est de nature à remettre en cause les processus de catégorisation et de hiérarchisation que désigne le concept de genre.
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