Résumé :
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La réédition de Mein Kampf courant 2021 incite à une réflexion sur la permanence des mythes traversant ce livre. Ont-ils vécu ? Il est encore délicat d’aborder ce livre tant sa lecture pourrait désigner une sympathie mal placée et suspecte. Une fascination pour le nazisme peut-elle demeurer intacte et hors d’accès à quelque historisation que ce soit ? Pourtant, cette lecture, une fois posé un regard éthique et juridique, historique et philosophique, rappelle que l’homme banal, le citoyen ordinaire, peut révéler sa monstruosité et devenir un bureaucrate appliquant des textes mortifères, jusqu’à l’acceptation décomplexée du crime. Raison supplémentaire, en contexte de lois bioéthiques nouvelles récemment promulguées, de réinterroger le risque de suivisme de l’État derrière le progrès de la science médicale, non nécessairement orientée, d’abord, vers la personne, mais ployée à une conception étatique dirigée de la santé. Quel véritable investissement éthique du cadre légal ou qualité de réflexion persiste-t-il au sein de lois aujourd’hui édictées, parfois bien clivantes derrière leurs prudences formelles, mais aux conséquences bien concrètes et non dénuées de danger pour le bien commun ?
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