Résumé :
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Dans notre étude précédente, nous avons analysé le lien entre la politique de réduction du séjour en maternité et le risque de réadmission à l’hôpital des femmes et leurs nouveau-nés (Vandeleene & Avalosse, 2021c). Il en est ressorti que ce type de décision politique devrait tenir compte du fait que plusieurs facteurs peuvent influencer le risque de retourner à l’hôpital des nouveau-nés. Dans la présente étude, nous évaluons lesquels parmi ces facteurs ont une influence significative sur le risque de réadmission des nouveau-nés. Pour cela nous construisons un modèle de régression logistique multiniveau, afin d’identifier les effets de facteurs tels que le statut de Bénéficiaire de l’Intervention Majorée (BIM) et la durée du séjour en maternité, entre autres. Grâce à cette analyse, nous montrons que le risque de réadmission est en premier lieu déterminé socialement : les nouveau-nés BIM sont plus à risque d’être réadmis, indépendamment des autres facteurs de risque. Si avant l’introduction de la politique de raccourcissement de la durée de séjour en maternité, un court séjour était associé à un risque plus élevé de réadmission, après la réforme en 2015, ce n’est plus le cas, en raison de la prise en charge plus systématique par un suivi postnatal. Nous constatons également que les différences de risque de réadmission entre les hôpitaux sont négligeables. Les hôpitaux et les séjours écourtés en maternité ne semblent donc pas les principaux responsables des réadmissions, mais bien les inégalités sociales. Nous insistons sur le fait que pour les familles qui présentent un risque de précarité économique, il est important de s’assurer que la famille sera en mesure d’avoir des suivis prénatals et postnatals suffisants, grâce à, entre autres, un trajet de soins standardisé.
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