Résumé :
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« Le développement d’une résistance des cellules cancéreuses aux chimiothérapies ou immunothérapies existantes entraîne l’apparition d’une récidive et constitue actuellement un problème en matière de disponibilité de traitements efficaces à long terme pour les patients cancéreux. C’est notamment le cas pour le myélome multiple (MM), un cancer hématologique incurable qui se caractérise par une accumulation de plasmocytes malins dans la moelle osseuse. Bien que les nouvelles stratégies thérapeutiques, combinant immunomodulateurs, corticostéroïdes, inhibiteurs du protéasome, agents alkylants et anticorps monoclonaux, aient permis d’allonger considérablement l’espérance de vie moyenne, le MM reste actuellement une maladie incurable en raison du développement d’une résistance. Il s’agit d’une affection très hétérogène, caractérisée par des anomalies à la fois génétiques et épigénétiques. Dans des conditions physiologiques, les modifications épigénétiques, parmi lesquelles la méthylation de l’ADN et les modifications post-traductionnelles des histones, jouent un rôle important dans l’obtention et le maintien d’une structure chromatinienne et d’une régulation transcriptionnelle correctes. Cependant, diverses anomalies épigénétiques, également appelées «épimutations», sont observées dans le MM, principalement au niveau de la méthylation de l’ADN. Ces schémas aberrants de méthylation de l’ADN donnent lieu à une sous-expression des gènes «suppresseurs de tumeurs», à une instabilité génomique et au développement d’une résistance, accélérant ainsi le processus pathologique. Dans cet article, nous évoquons le rôle de la méthylation aberrante de l’ADN dans la pathogenèse du MM et mettons en lumière le potentiel des médicaments modulateurs de la méthylation de l’ADN (agents qui tentent de corriger cette méthylation aberrante de l’ADN) pour prévenir les récidives dans le cadre des traitements actuels et futurs du MM. »
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