Résumé :
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Les inhibiteurs des checkpoints ont révolutionné le traitement de certains cancers et permis d’améliorer de façon spectaculaire le pronostic des patients. Contrairement aux chimiothérapies cytotoxiques classiques, ces traitements entraînent une immunostimulation en restaurant l’activité antitumorale des lymphocytes T et peuvent se compliquer de toxicités immuno-induites. Ces toxicités peuvent toucher tous les organes, à des niveaux de gravité différents et, parfois, mettre en jeu le pronostic vital. Le délai de survenue est très variable, mais se situe généralement dans les premiers mois qui suivent l’initiation du traitement. Ces traitements et leurs effets indésirables sont méconnus des urgentistes. Pourtant, l’utilisation croissante de ces molécules, dans des indications chaque fois plus larges, exposent de plus en plus de patients à ces toxicités et placent les urgentistes en première ligne lorsque celles-ci surviennent. L’enjeu pour les urgentistes est de reconnaître cette famille de molécules et d’évoquer une éventuelle toxicité devant des symptômes compatibles, ne pas banaliser certains symptômes non spécifiques en les attribuant trop facilement à la progression du cancer, et évoquer les diagnostics différentiels et notamment l’infection. Ces diagnostics de toxicité étant parfois longs et complexes, la collaboration rapprochée avec les oncologues et/ou spécialistes d’organes est primordiale et nécessaire avant d’initier le traitement qui repose, le plus souvent, sur les corticoïdes et, parfois, sur les immunosuppresseurs. Nous détaillons ici les toxicités liées aux immunothérapies par inhibiteurs des checkpoints les plus fréquentes et/ou sévères (digestive, endocrinienne, cardiaque, pulmonaire, neuromusculaire et hépatique), avec une approche pragmatique destinée aux urgentistes.
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