Résumé :
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Notre article traite d’un problème relevant de la mission quotidienne des enseignants et qui, au cours du temps, trouve sa place de façon plus ou moins développée dans les recherches en didactique du français : l’évaluation (voir l’analyse de ses résurgences et éclipses dans Daunay et Reuter, 2005). Plus précisément, il s’agit d’observer ce que les enseignants font quand ils évaluent un texte d’élève mais aussi sur quelle théorie du texte ils déclarent s’appuyer pour lire un texte d’élèves. Évaluer un texte, c’est notamment porter un jugement de cohérence sur ce texte, ce que rappellent à tout enseignant les programmes du cycle des approfondissements de l’école primaire, spécifiquement dans les tableaux de progressions1. Or, mettre en œuvre une compétence professionnelle permettant de juger la cohérence d’un texte veut dire posséder, implicitement ou explicitement, une définition de la textualité. Nous avons donc souhaité examiner la manière dont des enseignants se sont appropriés la notion de cohérence en nous appuyant sur leurs savoirs implicites et leurs savoirs déclarés. Les enseignants sollicités ont bénéficié d’une formation initiale et/ou continue récente en didactique du français dans un même institut de formation des maitres. Ils sont enseignants débutants ou non mais dans tous les cas, ils ont été mis en situation de réfléchir à l’enseignement/apprentissage du français. Dans ce cadre, l’un des buts de notre étude est de mieux comprendre comment ils se saisissent de certains savoirs produits ou transposés pour eux et mis à leur disposition. Ainsi, notre article pose la question de la nature des savoirs des enseignants, celle de leur provenance et de leur appropriation. Chemin faisant, nous essayons de mieux comprendre les obstacles qu’ils rencontrent lorsque les instances de formation proposent des savoirs nouveaux. Concernant la question de la textualité, il s’est agi en l’occurrence d’une transmission de notions en rupture avec la tradition grammaticale scolaire.
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