Résumé :
|
Il existe un lien de causalité bidirectionnel entre le diabète de type 2 et la parodontite induite par la plaque dentaire, appelée en langage courant « déchaussement dentaire ». La sévérité de l’hyperglycémie aggrave la parodontite. Inversement, la parodontite et l’inflammation systémique qu’elle provoque contribuent à l’élévation de la glycémie. L’assainissement parodontal avec des séances de débridements supra- et sous-gingivaux diminue l’inflammation systémique et la glycémie : il fait partie du parcours de soins des personnes diabétiques. En France, en 2023, les sites de l’Assurance maladie et de la Fédération française des diabétiques (FFD) destinés aux patients sont à jour. Ils recommandent une consultation dentaire au moins une fois par an et précisent que depuis le 1er janvier 2019 l’Assurance maladie rembourse le bilan et les séances de traitement parodontal aux personnes diabétiques. En revanche, les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) destinées aux médecins, qui datent de 2014 et de 2020, ne mentionnent pas ces avancées de 2019. Nous avons réalisé une enquête téléphonique auprès de 30 médecins généralistes et 30 endocrinologues. Seulement 5 % des médecins interrogés (3/60) envoyaient systématiquement leurs patients diabétiques consulter un chirurgien-dentiste. Ainsi, trop peu de patients diabétiques sont informés par leur médecin des risques et de l'importance du traitement des parodontites. cela peut conduire à un diabète difficile à équilibrer, mais aussi à des infections dentaires chroniques, à la perte des dents et à leurs conséquences : douleurs, infections d'origine dentaire (avec un risque de pneumonie d'inhalation, endocardite, abcès cérébral ou hépatique), alimentation déséquilibrée en faveur d'aliments mous, gras ou sucrés, dépression, désocialisation, etc. En conclusion, il faudrait améliorer l'information des médecins concernant les parodontites et leur traitement.
|