Résumé :
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Le sentiment amoureux est encore peu investigué dans le champ de la démence. Les troubles cognitifs ainsi qu’une atteinte de l’estime de soi peuvent alors influer fortement sur la manière de vivre ce sentiment. Notre objectif, à l’aide d’un cas clinique, est de définir les causes et les mécanismes sollicités au cours d’une telle expérience. L’accompagnement psychothérapique d’approche psychanalytique et phénoménologique d’un couple, qui s’est formé en Ehpad s’est déroulé sur une durée d’environ un an avec des entretiens bimensuels. Une analyse dans l’après-coup permet de penser les divers mécanismes psychiques mis en œuvre. Différentes sources du narcissisme sont impactées par la démence. L’estime de soi se fait plus ténue pour s’engager dans une relation amoureuse. Les transformations du corps sont vécues sur le mode de la dévalorisation. Celle-ci entraîne une baisse de l’estime de soi et des doutes sur le désir et les capacités. Le narcissisme et l’estime de soi constituent des leviers intéressants dans le champ du soutien psychothérapique. Une des spécificités de la clinique démentielle demeure la déliaison. Ici, justement, la reliaison est de mise autour d’un affect venant réorganiser, relier, différentes représentations. Celles-ci participent au sentiment d’identité et à un mieux-être psychique. Malgré les difficultés exprimées sur son identité et la valeur que le sujet se porte, l’estime de soi peut trouver des moyens intéressants sur lesquels s’appuyer. Le partenaire amoureux peut venir également permettre de redéfinir un but et un cadre de vie malgré les difficultés mnésiques.
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