Résumé :
|
L'enquête Emploi INSEE dénombre, en 1987, 1 076 000 foyers composés d'un seul parent - 87 % de femmes dont 60 % divorcées ou séparées - élevant au total 1 521 320 enfants. En se banalisant, la monoparentalité ébranle un symbole de transmission, donc de stabilité et de sécurité : la famille. Elle cristallise de ce fait nombre d'inquiétudes concernant à la fois le devenir de la société et celui des individus. En remettant en cause le couple, elle ranime la guerre des sexes ; en exposant l'enfant, elle met en question ses droits, les valeurs qu'il incarne et son propre avenir. A l'extrême, les exigences d'une frange de la population célibataire touchant l'utilisation des nouvelles techniques de la procréation soulève de considérables questions éthiques. Sur la monoparentalité, désormais visible, étudiée depuis peu et encore mal maîtrisée quant à ses effets réels ou supposés, se projettent donc aujourd'hui tous les a priori. Peut-on pour autant penser que ce terme, aujourd'hui consacré par la socio-démographie, désigne une réalité homogène ? Qu'y a-t-il de commun en effet entre une mère volontairement célibataire, un parent resté seul à la suite d'une séparation, d'un divorce ou d'un veuvage, et une mère isolée en difficulté ?
|