Résumé :
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Dans cet article, nous nous penchons brièvement sur la mise au point peropératoire de la patiente cardiaque devant subir une intervention gynécologique. Quatre piliers jouent un rôle crucial à cet égard, à savoir la problématique cardiaque active, la capacité fonctionnelle de la patiente, le type d'intervention et le Revised Cardiac Risk Index (RCRI).Ainsi, certains problèmes cardiaques actifs, tels que la décompensation cardiaque, la fibrillation auriculaire avec réponse ventriculaire rapide ou les symptômes angineux, nécessiteront un bilan cardiaque complémentaire et parfois le report d'une procédure gynécologique programmée, à condition bien entendu que le degré d'urgence de l'intervention le permette. Par ailleurs, la capacité fonctionnelle de la patiente gynécologique joue aussi un rôle majeur. Exprimée en équivalents métaboliques, elle constitue une mesure de la capacité à l'effort de la patiente. Un autre pilier important est le type d'intervention. Très souvent, les interventions gynécologiques à faible risque peuvent être programmées sans bilan cardiologique complémentaire. Un dernier pilier déterminant est le RCRI. Établi sur la base de 6 facteurs de risque, cet indice permet de prédire le risque cardiaque chez les patientes cardiaques stables devant subir une intervention chirurgicale gynécologique. Ensuite, nous décrivons un peu plus en détail les examens cardiovasculaires complémentaires. Ces derniers fournissent davantage d'informations sur 3 indicateurs de risque cardiaque, à savoir une dysfonction ventriculaire gauche, une ischémie myocardique et une valvulopathie. Les principaux examens de dépistage pour ces affections sont l'électrocardiographie et l'échocardiographie de repos ou d'effort. En présence d'éléments évoquant une cardiopathie ischémique, une évaluation coronarienne invasive s'impose généralement. Pour finir, nous nous intéressons au rôle de la médication peropératoire. L'administration de bêtabloquants peut être envisagée pour les patientes subissant une intervention à haut risque et présentant 2 facteurs de risque ou plus. Si la patiente prenait déjà un traitement à base de statines ou de bêtabloquants avant l'intervention, celui-ci doit de toute évidence être maintenu pendant l'opération. La prophylaxie de l'endocardite ne semble plus indiquée pour les interventions gynécologiques, mais peut encore être administrée aux patientes à haut risque qui doivent subir une procédure gynécologique en raison d'une infection pelvienne.
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