Résumé :
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Le diagnostic de trouble somatoforme doit reposer sur une démarche tout autant négative – éliminer un autre trouble psychiatrique ou non psychiatrique qui expliquerait mieux les symptômes – que positive, c'est-à-dire fondée sur la recherche de pensées, d'émotions ou de comportements caractéristiques et de facteurs biologiques ou psychologiques pouvant favoriser, déclencher ou pérenniser le trouble. Examens complémentaires et avis médicaux spécialisés ne doivent pas avoir pour seul but de rassurer le patient ; ils peuvent en effet s'avérer iatrogènes. La prise en charge doit se détourner de la notion désuète de «symptômes médicalement inexpliqués» pour s'appuyer sur : la reconnaissance du caractère pénible, invalidant et non volontaire des symptômes ; la proposition d'un diagnostic positif acceptable et d'un modèle explicatif compatible avec les représentations du patient, visant à mettre un terme à l'errance diagnostique ; la proposition d'objectifs thérapeutiques visant un rétablissement fonctionnel plus que symptomatique ; la négociation des moyens pharmacologiques (inhibiteur sélectif ou mixte de recapture de la sérotonine si nécessaire) et non pharmacologiques, en particulier la lutte contre les facteurs d'entretien du trouble ; la coordination des soins entre les divers intervenants.
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