Résumé :
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La mauvaise adhésion des patients aux médicaments à usage chronique est un problème globalement négligé à l’échelle mondiale et pourtant d’une ampleur frappante. Ce défaut d’adhésion peut prendre 3 formes différentes: a) la non-initiation de l’administration; b) des omissions épisodiques de doses uniques ou séquentielles (problèmes d’implémentation); ou c) l’abandon du traitement (défaut de persistance). L’importance relative de ces différentes formes d’écarts varie selon le contexte thérapeutique. Les conséquences d’une adhésion déficiente sont multiples : des études cliniques biaisées, des traitements médicamenteux inefficaces, l’émergence de résistances aux médicaments, des surcoûts supplémentaires. La complexité des phénomènes liés à l’adhésion thérapeutique résulte du fait qu’ils couvrent de nombreuses disciplines comme l’économie, la pharmacométrie, la médecine, la pharmacie, les soins infirmiers, la psychologie ou encore la sociologie. En pratique, ne serait-ce qu’en raison du fardeau économique lié aux défauts d’adhésion, les systèmes de santé doivent évoluer pour relever le défi d’une adhésion satisfaisante aux régimes thérapeutiques prescrits. En outre, il apparaît urgent d’adopter une approche interdisciplinaire visant à monitorer et à encourager l’adhésion des patients, ceci afin de maximiser les bénéfices thérapeutiques et de minimiser les risques de dommages pour chacun d’entre eux. L’avènement récent de la santé mobile, du big data et de la médecine personnalisée, pour autant qu’ils soient adéquatement intégrés au système de soins, devrait aider à la mise en œuvre d’interventions individualisées visant à obtenir une exposition optimale aux médicaments prescrits.
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